Here's an article from Le Soleil, june 12. Translaters wanted!Bassiste à tout faire
Jason Newsted
Kathleen Lavoie
Le Soleil
Québec
Que ce soit en se chauffant les poignets sur les compositions complexes de Voïvod ou en réalisant son rêve de gamin auprès du prince des ténèbres, l'ex-bassiste de Metallica Jason Newsted s'attend à un été hors du commun. Un défi à la fois physique et musical, la tournée qui le voit assurer la double tâche au sein des groupes Voïvod et d'Ozzy sera l'occasion pour lui de prouver au reste du monde que les succès de Metallica étaient aussi un peu les siens.
S'il y a deux choses pour lesquelles Jason Newsted est en train de devenir spécialiste, c'est bien remplacer un membre dans une formation déjà existante et raviver des groupes qui en ont besoin — ce qu'il tente actuellement auprès des Bélanger, Langevin et D'Amours. De passage au Colisée lundi avec ses deux formations, Jason Newsted entend démontrer qu'il n'a jamais volé toute l'attention qui lui a été portée au fil des ans.
« Je suis convaincu que je vais sortir plus fort de l'expérience, a-t-il déclaré au SOLEIL, la semaine dernière. J'ai vraiment hâte de voir comment ça va aller. Je dois dire qu'au début j'étais un peu dépassé par les événements. Il y avait tellement de chansons à apprendre ! Ça fait déjà une semaine que je cumule les deux emplois. J'ai pu réaliser quel trip ce sera, du moins tant et aussi longtemps que je resterai en santé. »
Conscient qu'il doit faire sa marque en dehors du groupe de James Hetfield, Jason Newsted ne prend pas à la légère sa tournée canadienne avec Ozzy Osbourne qui trouvera sa conclusion en août avec le Ozzfest.
« Avant le début de la tournée, mon père m'a rappelé que les attentes seraient grandes envers moi en raison de mon succès passé. Je garde toujours ça à l'esprit », fait-il savoir. Le bassiste ne tient cependant rien pour acquis. Voïvod est un groupe qui doit se reconstruire et Ozzy est une sorte d'icône qu'il ne peut décevoir.
« C'est certain que nous avons tous des choses à prouver. Dans le passé, Voïvod a créé quelque chose de tellement merveilleux, il faut continuer de maintenir ces standards, regagner notre place, être pertinents. Je suis convaincu que c'est quelque chose que l'on peut faire. Aucun d'entre nous n'a cessé de jouer durant toutes ces années », note-t-il.
L'HISTOIRE D'UNE AMITIÉ
Bien que Newsted ait longtemps côtoyé les Denis « Snake » Bélanger (chant), Michel « Away » Langevin (batterie et graphisme) et Denis « Piggy » D'Amours (guitare) dans les coulisses du monde métal, il apprend à peine à connaître ses nouveaux collègues de travail sur le plan scénique et personnel.
« Ils n'ont jamais eu la reconnaissance qu'ils méritent et n'ont jamais été contaminés par la merde de cette industrie, dit-il. À mes yeux, ils sont les coéquipiers idéaux. Ils travaillent dur comme s'ils débutaient. Je ne connais personne qui ne voudrait pas les avoir pour amis ! »
Musicalement, jouer avec Voïvod a permis à Newsted de faire un retour au style de jeu de ses débuts.
« C'est un jeu plus foisonnant, comme l'était celui de Jetsam, que bétonné, comme celui de Metallica. Voïvod demande plus pour un bassiste à cause de la façon dont les pièces sont construites. C'est beaucoup plus difficile à interpréter. Il y a des pièces qui demandent que je joue de la frette la plus élevée sur le manche à la frette la plus basse », indique-t-il, relativement au matériel de Voïvod, treizième album original de la formation.
C'est pour promouvoir ce disque que Newsted et les trois membres originaux du groupe jonquiérois signeront des autographes au HMV de Place Laurier, dimanche, à 16h.
« C'est la première que nous faisons cela depuis le début de la tournée. Plusieurs raisons expliquent le choix de Québec. Il y a le timing et la réponse du public, qui fut plus forte que partout ailleurs lors de la sortie de l'album. Nous avons décidé d'être là où le mot se passe. »
Ce qui, plusieurs noteront, est un pas en avant, considérant que la sortie canadienne de l'album a été retardée. On se souviendra que le disque n'a été distribué au Canada que plusieurs semaines après son lancement américain.
« L'aspect “affaires” de la musique rend ce milieu vraiment dégoûtant. Si le disque a tardé à être distribué au Canada, c'est qu'on ne nous offrait rien de suffisamment intéressant. Je n'étais pas intéressé à signer avec qui que ce soit avant que les gars aient ce qu'ils méritent. Ils se sont fait assez arnaquer par le passé, je n'allais pas laisser l'histoire se répéter. »
En tant que grand patron de Chophouse Records, Jason Newsted a vu à ce que Voïvod signent un contrat des ligues majeures. À ce chapitre, il prétend qu'il n'y a que Madonna et Metallica qui ont de meilleures conditions dans le monde de la musique.
« Je n'entre toujours pas dans l'argent que j'ai investi dans Voïvod, mais ce n'était pas le but. Le but, c'est le plaisir que nous avons à jouer ensemble. Je ne peux pas mettre de prix sur ça. Je n'ai qu'à voir le visage de Snake s'illuminer à tous les soirs pour m'en convaincre. Il est comme un enfant qui reçoit sa première bicyclette... »
LES GRANDES RETROUVAILLES
Cela dit, Jason Newsted compte sur la présente tournée pour faire connaître l'éponyme du groupe et, qui sait, faire quelques sous.
« Ça devrait permettre à Voïvod de faire son chemin jusqu'aux gens. Sur cette tournée, il n'y a que Zakk Wylde (guitariste d'Ozzy Osbourne) et Ozzy qui ont plus d'expérience de scène que Voïvod. Ça, c'est quelque chose que vous ne pouvez acheter. Ces gars-là ont des milliers de spectacles derrière la cravate. J'ai l'espoir que les jeunes retiendront quelque chose de ça. »
Plus qu'une introduction au groupe, les spectacles de Québec et Montréal auront l'effet de retrouvailles pour les fans. La fébrilité est tout aussi importante dans les rangs voïvodiens.
« L'excitation à l'approche des shows de Québec et Montréal a commencé il y a déjà plusieurs semaines. Quand on a débuté la tournée avec Sepultura, on jouait déjà pour Montréal et Québec. Pour les gars, c'est big, big ! À Montréal, on aura une équipe de tournage qui prendra des images pour un DVD qu'on espère lancer bientôt », indique Newsted, avec enthousiasme.
« La musique, c'est comme n'importe quel autre métier. On ne cesse de courir après la petite chose qui nous fait vibrer, ajoute-t-il. Cette chose que j'ai ressentie lorsque j'ai couché ma première composition sur le papier, je ne la retrouvais plus avec Metallica après avoir vendu 90 millions d'albums. C'est la raison pour laquelle j'ai demandé d'être dans Voïvod. »
De toute évidence, le respect cimente l'alliance au sein du groupe de trash metal. Le bassiste en chante les louanges avec une conviction hors du commun.
« Je regarde le travail qu'ils ont accompli avec beaucoup de respect. C'est une histoire exceptionnelle. Encore aujourd'hui, je dois porter une attention particulière quand je joue parce qu'il m'arrive d'être captivé par Snake sur scène. J'ai la chance de jouer avec eux, mais je n'ai jamais réellement cessé d'être un fan. En plus, on me donne l'opportunité de jouer de vieilles chanson, ce qui est vraiment très bien. »
LES CLASSIQUES DE BLACK SABBATH
Voïvod n'est pas le seul endroit où le bassiste a la chance de se frotter à un répertoire qui a servi de trame sonore à son adolescence. Aux côtés du guitariste Zakk Wylde, dans le groupe d'Ozzy Osbourne, il touche aux classiques de Black Sabbath, son groupe fétiche.
« Jouer avec Zakk Wylde n'est pas de tout repos. Ça rend très humble. Quant à Ozzy, c'est exactement comme je me l'imaginais quand j'avais 15 ans. À mes yeux, Black Sabbath est le premier groupe de tous les temps. J'ai encore de la misère à croire qu mes héros d'enfance m'accueillent comme un des leurs. C'est génial ! »
Newsted est particulièrement fier d'avoir convaincu le grand-père du heavy metal de ressortir les pièces qui l'ont fait connaître.
« Ça fait des années qu'il n'en a pas joué autant. Je pense qu'il a cédé parce qu'il aime mon énergie. Ce n'est pas n'importe quel bassiste qui pourrait envahir son espace et je le fais allègrement ! Il m'arrive d'aller le rejoindre au centre et de me planter directement devant son visage. Chaque fois, ça le rend fou de plaisir ! Je pense que je le fais se sentir jeune à nouveau. »
En plus de ses nombreux projets d'enregistrement personnel, le bassiste pense bientôt immortaliser quelques pièces avec Osbourne. « Ozzy est très jeune de cœur. Il n'y a pas un jour où il ne me fait pas rire... Contrairement à ce que la télévision veut bien montrer, il est en pleine possession de ses moyens et vit toujours pour la musique. »
Quant à Metallica, Jason Newsted se fait bon prince. Il croit que le succès dont bénéficie la bande d'Hetfield profite à toute la planète métal.
« Le timing de Metallica ne saurait être meilleur, dit-il. C'est un timing excellent pour nous tous, les headbangers. Ça prouve que le metal est bel et bien vivant. Nous sommes tous partie prenante du monde métal. Il faut que l'on soutienne nos leaders. Dans notre monde, ce n'est pas comme le hip hop. Il n'y a pas de guerre de gangs. Il y a de la compétition, mais elle est plutôt fraternelle. »
Pas question pour autant que Jason Newsted fasse un retour dans le groupe. L'expérience et l'autonomie qu'il a acquises depuis qu'il fait cavalier seul sont inestimables. Il ne les échangeraient pour rien au monde.
« Avec Metallica, j'étais tellement protégé, tellement gardé loin de toutes ces choses. Mettre sur pied mon étiquette de disques, c'était devenu la seule façon pour moi de faire les choses à ma manière. Puis, on s'assure qu'on va chercher le maximum sur notre investissement. Il faut que les gens sachent qu'il existe d'autres musiques que ce que l'on entend à la radio. »
À moyen terme, que réserve le futur pour le bassiste ? Une tournée en Europe avec Voïvod, peut-être ? « Ça, c'est une grosse affaire. Le groupe a un public très fidèle en Allemagne et en Italie et on espère pouvoir y aller en septembre. Nous serons les prédicateurs du heavy metal ! »
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